Longtemps rangé dans la case « loisir de mamie » ou « activité du mercredi pour enfants sages », l’art textile revient en force. Et franchement, ça fait du bien. Parce qu’on parle ici d’un médium hyper riche, sensible, souvent engagé, et qui en dit long sur nos sociétés. Perso, je trouve ça fascinant de voir comment un simple fil peut raconter des histoires aussi fortes que la peinture ou la photo.
Et puis, ce retour, il n’est pas anodin. Il colle pile à notre époque : envie de fait-main, de matières, de lenteur, de sens. On redécouvre les savoir-faire, les gestes, les erreurs aussi. D’ailleurs, si ça t’intéresse de comprendre comment les tendances web et design influencent aussi les arts visuels, jette un œil sur https://www.6neweb.fr, c’est une vraie mine d’or sur le sujet.
Mais au fond, c’est quoi, l’art textile ?
Alors non, ce n’est pas juste faire un pull en tricot (même si pourquoi pas ?). L’art textile, c’est tout ce qui touche au fil, au tissu, à la broderie, au tissage, à la couture, au feutre, au patchwork… Et même au recyclage textile. Ce qui est dingue, c’est que cette pratique a existé partout, tout le temps : chez les Incas, dans l’Égypte ancienne, dans les traditions africaines, asiatiques, européennes… C’est une mémoire vivante.
Mais pourquoi on l’a snobé aussi longtemps ? Sans surprise : parce qu’historiquement, c’est associé aux femmes, au domestique, à l’“art mineur”. Comme si coudre était moins noble que peindre un tableau. Spoiler : c’est pas le cas.
Un outil d’expression puissant (et politique)
Ce qui me frappe, c’est à quel point l’art textile peut être politique. Beaucoup d’artistes l’utilisent pour parler d’identité, de mémoire, de corps, de trauma. Un exemple que j’adore : l’artiste américaine Faith Ringgold. Dans les années 70, elle crée des “story quilts”, des sortes de patchworks narratifs pour parler de racisme, de féminisme, d’histoire afro-américaine. C’est vibrant, direct, et tellement beau.
Et en France aussi, ça bouge. Tu connais Joana Choumali ? Elle a remporté le prix Pictet en 2019 avec ses broderies sur photo prises en Côte d’Ivoire. Le contraste entre le numérique de la photo et le fil cousu à la main est saisissant. On est entre deux mondes. Et c’est ça, l’art textile aujourd’hui : un dialogue entre passé et présent, entre geste ancestral et préoccupations contemporaines.
Des expos, des artistes, des écoles : le textile est partout
Depuis quelques années, les expos dédiées à l’art textile explosent. En 2022, la Fondation Cartier à Paris avait proposé une magnifique expo “Les Fils du Monde”, avec des artistes du monde entier. En 2023, c’était la Villa Noailles qui mettait le textile à l’honneur dans son Festival Design Parade. Même les écoles d’art se mettent à revaloriser ces savoir-faire longtemps considérés comme « artisanaux » (sous-entendu pas assez “contemporains”… bref).
Et toi, tu as déjà essayé la broderie contemporaine ? C’est un vrai kiff. Il y a plein de tutos, de stages, de collectifs à rejoindre. Je suis tombé l’autre jour sur un atelier à Lyon où on apprend à tisser avec des déchets textiles. Poétique et écolo. Le combo parfait.
Pourquoi ce retour ?
Clairement, il y a un ras-le-bol du tout numérique, du lisse, du rapide. L’art textile, lui, prend son temps. Il oblige à ralentir. Et dans ce monde qui va à mille à l’heure, c’est une forme de résistance. C’est aussi hyper sensoriel : toucher une laine rêche, une soie fine, un coton brut… ça change tout dans la relation à l’œuvre.
Il y a aussi ce goût du “bricolé”, de l’imparfait. Le fil qui dépasse, la couture un peu tordue… On est loin de l’art figé sous verre. Ici, ça vit, ça bouge, ça se transforme. Et surtout, ça se partage. Beaucoup d’artistes textile travaillent en collectif, en ateliers ouverts, dans des lieux hybrides. C’est vivant, et franchement, ça fait du bien.
Et maintenant ?
Est-ce que ce retour du textile est juste une mode ? Peut-être. Mais perso, je pense que c’est plus profond que ça. C’est un vrai mouvement de fond, porté par des artistes qui ont envie de remettre les mains dans la matière, de créer du lien, de raconter autrement.
Alors si tu croises une expo textile, pousse la porte. Même si tu pensais que c’était pas pour toi. Tu pourrais bien te retrouver face à une œuvre cousue main qui te parle plus fort que n’importe quel grand tableau. Et ça, franchement, ça vaut le coup.
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